Le contrat by Donald Westlake

Le contrat by Donald Westlake

Auteur:Donald Westlake [Westlake, Donald]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


16

Le rendez-vous avec le détective Johnson était fixé pour le lendemain matin à onze heures. En général, Wayne n’aimait pas se bourrer de médicaments, mais ce matin-là, après le départ de Susan pour le travail, il prit un demi-Valium. C’était son ordonnance, rarement appliquée, lorsque son travail devenait trop stressant. Wayne n’en avait pratiquement jamais pris, et ne voulait pas être défoncé à l’arrivée de Johnson, mais il valait mieux qu’il ne fasse pas l’effet d’un névrosé sur le point de craquer.

Il n’avait pas parlé de Johnson à Susan. À quoi bon ? Elle se serait inquiétée toute la journée sans raison. Quand ce serait terminé, il raconterait. Avec, espérait-il, un rire de soulagement.

Johnson arriva exactement à l’heure et, lorsqu’il entra, n’avait absolument rien d’inquiétant. Noir à la peau relativement claire, de haute taille mais pas lourd, affable, il évoquait davantage un employé de banque ou un bureaucrate qu’un détective de la brigade criminelle.

— Merci de me recevoir, M. Prentice, dit-il, comme si Wayne avait eu le choix.

— À votre service, répondit. Voulez-vous du café ?

Johnson sourit :

— Non, merci. Je bois du café toute la journée, parfois parce que j’essaie de mettre les gens à l’aise et, au bout du compte, c’est moi qui ai la tremblote.

Wayne sourit, car l’homme lui plaisait.

— Dans ce cas, on va simplement s’asseoir, n’est-ce pas ?

Ils s’installèrent dans le salon et Johnson dit :

— Vous connaissez le but de ma visite.

— Lucie Proctorr.

— Vous avez fait sa connaissance assez récemment, si j’ai bien compris.

Johnson ne prenait pas de notes, se comportait comme s’il s’agissait d’une conversation banale.

— Je crois que c’était le week-end qui a précédé sa mort, répondit Wayne. Le jeudi, en fait.

— C’était à la première de la pièce ?

— Oui. L’auteur m’a présenté. Je le lui ai demandé.

Cela suscita l’intérêt de Johnson.

— Vous le lui avez demandé ?

— Je suis un vieil ami de son mari, expliqua Wayne. Bryce. On se fréquentait, il y a vingt ans, plus de vingt ans, ici, à New York, à l’époque où on tentait de devenir romanciers.

— Vous avez vous-même publié des romans ?

— Mais oui. Après la parution du premier, je suis allé passer un an en Italie, faire des recherches pour le deuxième. À mon retour, j’avais perdu de vue une partie des gens que je connaissais, dont Bryce. Puis il est devenu célèbre et je n’ai pas…

Wayne haussa les épaules et conclut :

— Prendre contact avec lui m’a paru gênant, au bout d’un moment.

— Mais vous avez fini par le faire.

— Non, il m’a téléphoné. À mon avis, quand son mariage a mal tourné, il a dû se sentir seul, ou bien ses amis étaient surtout ceux de sa femme. Je crois qu’il a recherché les gens qu’il n’avait pas vus depuis longtemps, moi compris. On s’est rencontrés deux ou trois fois, pour boire un café…

Wayne s’interrompit, rit et ajouta :

— Pas trop de café.

— Non, c’est une bonne chose, fit Johnson, souriant. Mais comment êtes-vous passé de là à cette pièce ?

— Bryce disait beaucoup de mal de Lucie, répondit Wayne.



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